Qualifié par Saint-Simon de « maison de délices », le domaine national de Saint-Cloud, aménagé pour Monsieur, frère de Louis XIV, charme les visiteurs par la beauté de son site dominant la Seine et Paris, la majesté de ses perspectives tracées par Le Nôtre et la féerie de ses bassins, cascade et jeux d’eau. Depuis la destruction du château lors de la guerre de 1870, le parc de 460 hectares conserve le souvenir de cette résidence princière, royale puis impériale. Témoin privilégié de l’art des jardins, il associe terrasses et bosquets à la française du XVIIe siècle, amphithéâtre de verdure du XVIIIe siècle et jardin paysager du XIXe siècle. Conjuguant harmonieusement patrimoine historique et  espaces naturels, il est classé parmi les monuments historiques depuis 1994 et labellisé Jardin remarquable en 2005.

En 1658, Saint-Cloud est acheté par Louis XIV pour son frère, Monsieur. Cette demeure appartenait aux Gondi qui ont commencé l’aménagement des jardins. Mais, c’est Monsieur qui est le véritable créateur du château et du parc qu’il passe sa vie à agrandir et transformer. Le Paultre et Hardouin-Mansart, notamment, agrandissent la demeure. Avec Le Nôtre, ils transforment les jardins. Bosquets et parterres sont embellis de pièces d’eau comme le Grand jet ou la Cascade. Dans ce cadre raffiné, aux décors peints par Mignard, Monsieur donne des fêtes somptueuses dont les gazettes de l’époque laissent un écho émerveillé. La Princesse Palatine y réside encore après la mort de son époux (1701) et ce, jusqu’en 1722. Le château reste dans la famille des Orléans jusqu’en 1785, Marie-Antoinette l’achète en son nom propre et la famille royale y passe un été pendant la Révolution. Saint Cloud revient dans l’histoire avec le coup d’Etat du future Napoléon Ier. Le domaine sera également remanié par les souverains Louis XVIII, Charles X et Louis Philippe. Demeure de Napoléon III, c’est ici qu’il signe le début de la guerre de 1870. Après les défaites, les Prussiens occupent Saint-Cloud. Un obus français atteint le 13 octobre le château entrainant un incendie qui le détruit entièrement. Témoin de l’évolution de l’art des jardins depuis plus de quatre siècles, le parc de 460 hectares est classé « Monument Historique » depuis novembre 1994 et possède le label « Jardin remarquable ».